Astuces – Mieux choisir sa paire de running !
Dans ce marché devenu exponentiel, des dizaines de marques affluent avec des modèles tout aussi innovants qu’attractifs sur le plan marketing. Et il devient difficile pour le consommateur de choisir intelligemment.
Je ne crois pas qu’il existe encore beaucoup de « mauvaises chaussures » à l’heure actuelle. Des technologies comme On Running ont par exemple rapidement fait leur preuve dans un marché pour le moins concurrentiel. Elles sont au niveau qualité, à l’image des autres grandes marques présentes sur le secteur.
Néanmoins, même si la chaussure On Cloudflow peut me convenir, il n’en sera peut-être rien pour un autre athlète. L’adéquation, et la sensation ressentie avec une paire de running sont vraiment propres à chacun. La forme du pied et le type de foulée déterminent en grande partie l’orientation à suivre pour le choix de notre futur achat.
Assez conservateur, je vous conseille de garder le modèle pour lequel vous avez trouvé une affinité. Posez vous cette question « pour quelles raisons devrais-je changer de modèle de chaussures si je me sens confortable et performant » ? Cherchez ce même modèle dans les fins de série, et n’allez pas trop vite vers l’inconnu. Le nouveau modèle venant à peine de sortir restera toujours rempli d’indécisions concernant la correspondance avec votre morphologie. Il suffit de comparer par exemple une Nike Pegasus d’il y a vingt ans avec le produit actuel. Aucune ressemblance n’existe excepté le nom !
Le point déterminant dans le choix de votre paire de running reste le feeling ressenti lorsque vous l’enfilez. Etes-vous à l’aise ? Sentez-vous une adaptation positive de votre pied lors des sessions à venir ? En cas d’hésitation, ne la prenez pas ! Si vous préférez l’achat en ligne, échangez et acceptez d’attendre quelques jours pour un bien-être sur du long terme. Cela vous évitera bien des problèmes !
Les types de foulée :
Il existe 3 types de foulée : universelle/neutre – pronatrice – supinatrice
Un athlète sur deux possède une foulée universelle, néanmoins 40% de la clientèle se révèle être pronateur. Seul 10% tend vers une foulée supinatrice.
Comment connaitre aisément votre type de foulée ? Il suffit d’observer les marques d’usures plus prononcées sur d’anciennes chaussures de marche. Une fois identifiées, comparez-les avec l’image ci-dessous, et déterminez votre foulée.
Mais le type de foulée est-il réellement un critère fiable dans le choix de vos chaussures ? Les dernières études scientifiques montrent que la correction apportée sur certains modèles ne diminuent pas de manière significative les blessures. Pour des déviations pronatrices ou supinatrices moindres, il adviendrait de travailler plus exactement sur sa technique de foulée avec une chaussure universelle.
L’amorti :
Une seule chose est sûre ! Un sol souple est moins traumatisant pour les articulations qu’un sol dur. Par conséquent, nous aurions tendance à nous diriger vers des chaussures avec moins d’amorti lorsque le terrain sur lequel nous nous exerçons est boisé, champêtre ou encore sablonneux. Les minimalistes, eux, ne sont pas de cet avis, et je ne le suis pas non plus ! Une chaussure avec peu d’amorti me correspond mieux sur le bitume, surtout si je fais de l’intermittent ou des intervalles. Néanmoins, je m’entraine avec une Saucony Ride pour des séances plus longues, présentant un amorti plus prédominant.
En somme, il est difficile de savoir quelle sera votre stratégie sans l’avoir essayée. Il est vrai qu’il n’est pas recommandé de courir avec une seule paire au vu de l’usure rapide que cela procure. Les « mordus » vont se cantonner à leur modèle bien spécifique et acheter deux paires identiques. D’autres vont, suivant le type de terrain et d’entraînement préétabli, choisir la chaussure qui leur semble la plus adéquate. Mais qui a raison ? Nous rentrons dans un débat complexe où la bonne réponse n’existe pas. Je pense surtout qu’il faut se connaître, savoir comment son corps réagit, et apprendre à ressentir l’entrainement.
Des indicateurs restent évidents : le poids, les blessures liées au type de chaussure, la façon dont vous courez en course. Il me semble logique qu’un gabarit lourd doit se diriger vers une chaussure présentant un amorti considérable. Si vous savez que vous vous êtes blessés à cause d’une paire de chaussures, c’est que celle-ci ne vous correspondait pas. Et si vous courez pour performer, alors vous devez sélectionner des chaussures avec un amorti plus faible que celui utilisé habituellement, du moins sur des distances inférieures au semi-marathon.
Certains modèles mixtes existent, et vous permettent de courir vite sans perdre leur efficacité. Elles tiennent le coup pour des marathons entre 2h45 et 3h30.
Mes préférences sont : Adidas Boston Boost, Saucony Kinvara, On Running CloudFlow, et Hoka Carbon X. Attention, ces modèles sont conseillés pour des poids assez légers ! Mes modèles les plus rapides en course, axés uniquement performance sont : Nike VarporFly Next, On Running Cloud X, Asics Ds Racer.
Le drop :
Le drop représente la différence d’hauteur entre l’avant et l’arrière de la chaussure. A ne pas confondre avec l’amorti de la chaussure. Le drop est habituellement situé entre 0 et 10mm.
Au niveau performance, aucune étude n’a prouvé à ce jour qu’un drop plus faible ou plus élevé était synonyme de succès. Toutefois si nous analysons la biomécanique du coureur, un drop élevé a tendance à porter le coureur sur un appui talon majoré. A l’inverse, un drop proche de zéro donne une foulée plus naturelle avec une attaque médio-pied ou portée sur l’avant-pied.
Remarque intéressante ! Une chaussure à drop faible aura tendance à diminuer les blessures à hauteur des genoux, tandis qu’une chaussure à drop élevé diminue les impacts sur les tendons d’Achille. Votre fragilité doit peut-être vous guider dans vos choix d’achats.
Quelques remarques importantes :
Je terminerai en rappelant des points selon moi, bien plus capitaux que le type de chaussure.
La clinique du coureur a démontré, sur base de multiples analyses liées aux foulées des plus grands champions, qu’il était conseillé de courir à une fréquence bien déterminée. Il s’agit de respecter une économie de course ciblée sur un rythme de pas compris entre 170 et 180 bpm (nombre de pas/minute). Des applications vous permettent de réinstaurer un rythme diminuant les chocs éprouvés lors de la pose du pied au sol. Ils analysent simplement le bpm en vous guidant au niveau sonore. Personnellement, le métronome SoundBrenner est mon choix.
Pensez aussi à vous renforcer, et à diversifier vos sports. La course à pied est le sport le plus traumatisant parmi le triathlon. En effet, vos supportez plus de six fois le poids du corps lors de l’impact au sol pour chacun de vos pas. A 170 pas sur une minute, cela vous fait plus de 10 000 pas sur une sortie running d’une heure. Observez ce que vous infligez à votre corps ! De plus, les muscles sollicités sont souvent les mêmes, à savoir les stabilisateurs de hanche comme le moyen fessier et le tenseur du fascia lata ; le quadriceps avec une part importante du vaste externe ; les ischios-jambiers ; les fessiers et triceps suraux en côtes.
A souligner un constat non négligeable… la course à pied est très frontale. Les adducteurs, et le vaste interne restent souvent faibles et quelques coups de pédale et/ou sports avec appuis latéraux ne leur feraient pas de mal. Un renforcement avec minimum 2 sessions de 45’/semaine mêlant gainage, travail des stabilisateurs de hanche et muscles faibles est inévitable pour échapper à la blessure.